MONNAIE UNIQUE, ECO : Le Ghana applaudit et dit prendre des dispositions pour y adhérer, le Nigéria pose cinq conditions


Avec son homologue français, Emmanuel MACRON, le Président de la république de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, avait officiellement annoncé la fin du FCFA. Lequel serait remplacé dès 2020, par la monnaie unique de la CEDEAO : l’ECO. Cependant, l’Eco serait utilisé dans un premier temps par les huit pays de l’UMOA, tous francophone.  Si le Ghana, pays anglophone, membre aussi de la CEDEAO applaudi cette initiative pour laquelle elle consent à tout mettre en Å“uvre pour y adhérer, le Nigéria de Muhamadu Buhuri, lui, pose cinq conditions avant toute adhésion.  

Toujours annoncée, mais jamais adoptée comme telle, l’Eco semble tenir pour la première fois l’occasion d’être adoptée au sein de l’Union monétaire ouest Africain (UMOA), soit dans huit pays francophones. Ouvrant ainsi la voie à son adoption définitive au sein de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, la communauté qui travaille depuis à son avènement.
Cependant si la porte d’entrée va être effectivement ouverte par les huit pays francophones de l’UMOA, quel est l’accueil qui va lui être réservé et comment se présenterait cette monnaie aux populations de ses huit premiers pays d’adoption ? Quel va être la réaction des autres pays membres de la CEDEAO, des anglophones et des lusophones ?
« Le gouvernement du Ghana a pris note de la récente déclaration faite le samedi 21 décembre 2019 par le président de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Son Excellence Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire, sur la décision prise par les huit (8) États membres ouest-africains de l’UEMOA de rompre avec le franc CFA, en faveur de la nouvelle monnaie commune proposée par la CEDEAO, l’ECO, à partir de 2020 Â», indique une gouvernementale signée par Eugene Arhin, directeur de communication
Ajoutant que pour le Ghana « il s’agit d’une décision que le Ghana applaudit chaleureusement. C’est un bon témoignage de l’importance qui est attachée non seulement à la mise en place d’une union monétaire, mais aussi au programme plus large de l’intégration ouest-africaine Â». Non sans traduire sa détermination « Ã  faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous permettre de rejoindre les États membres de l’UEMOA, bientôt, dans l’utilisation de l’ECO, car, selon nous, cela contribuera à éliminer les barrières commerciales et monétaires, à réduire les coûts de transaction, à stimuler l’activité économique et élever le niveau de vie de nos populations Â».

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Au reste, le Ghana « exhorte les autres États membres de la CEDEAO à Å“uvrer rapidement à la mise en Å“uvre des décisions des autorités de la CEDEAO, notamment en adoptant un régime de taux de change flexible, en instituant un système fédéral pour la Banque centrale de la CEDEAO et d’autres critères de convergence convenus, afin de garantir l’atteinte des objectifs monétaires de la CEDEAO, dans les meilleurs délais, pour tous les États membres Â».
A l’opposé du Ghana, le Nigeria émet des réserves en prenant sur lui, première économie africaine, d’imposer ses points de vue. Du moins, les conditions de création de la monnaie unique telles que définies préalablement par la CEDEAO. Parce que pour la Nigéria, il ne peut s’agir d’adouber la réformette imposée par la France et la Côte d’Ivoire qui ne prend pas en compte l’autonomie globale dans la gestion de cette monnaie par la CEDEAO. D’où ces conditions déclinées en cinq points :
1- Aucun prélèvement et aucun dépôt au trésor français des devises des pays de la zone éco ;
2- pas d’intermédiaire dans la convertibilité entre l’Eco, l’Euro et le Dollar ;
3- la CEDEAO doit gérer elle-même l’Eco de façon souveraine ;
4- l’Eco doit être convertible avec toutes les monnaies du monde ;
5- l’Eco devrait être imprimé en Afrique et non en France.
C’est le lieu d’indiquer que sous la forme adoptée par les présidents Macron et Alassane Ouattara, l’Eco garde du taux de change fixe par rapport à l’euro (qui assure la parité actuelle) et a une garantie de convertibilité illimitée de la monnaie par la France.
Toutes choses qui, il faut l’espérer, ne doivent pas plomber ce bel outil de développement qu’est l’Eco.

Aristide Yahault  

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