CÔTE D’IVOIRE : les pontes du régime RHDP multiplient les demandes de visas pour l’étranger


A l’approche de la présidentielle d’octobre 2020 en Côte d’Ivoire, sur fond de gestion catastrophique de la crise sanitaire liée à la maladie à coronavirus, les demandes de visas pour l’étranger émanant des pontes du régime se multiplient.


Canada, Etats-unis, Angleterre, France… les demandes de visas à destination de ces pays ont explosé depuis quelques mois. Les pontes du régime ou leurs hommes de main se bousculent aux portes des chancelleries occidentales afin de satisfaire aux exigences d’un processus d’immigration, coûteux, long et harassant. L’immigration d’affaires pour laquelle une caution estimée à environ 500 millions de F CFA est à déposer sur un compte du gouvernement canadien ainsi qu’un épais dossier d’admission connait un regain d’intérêt. Officiellement, il n’y a pas le feu en la demeure. Le RHDP reste maître de l’agenda politique et imprime le tempo. Toutefois, les mouvements d’humeur enregistrés mi-mars à l’Injs à Marcory ou encore à Yopougon, en lien avec la crise sanitaire ; augurent d’un probable désenchantement. Contrairement aux apparences et à la sérénité affichée, très peu de têtes d’huile continuent de croire à la capacité de résilience du régime. Un sentiment qu’amplifie l’auto-marginalisation dans lequel le pays s’est engagé en se retirant de la déclaration de compétence prévue au protocole relatif à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, le 28 mars 2020. Désormais, la Côte d’Ivoire apparaît aux yeux de la communauté internationale comme un Etat réfractaire au respect des droits humains.

En rupture de banc avec ses alliés politiques d’hier qui ont contribué à son accession au pouvoir en 2010, le régime Ouattara doit faire face à la crise sanitaire du covid-19, sur fond de pilotage à vue. Et, à l’absence d’un consensus autour de l’organisation de la présidentielle d’octobre.

Une note confidentielle, émanant du centre d’analyse et prospective stratégique (CAPS), proche du Quai d’Orsay, le ministère français des Affaires étrangères, diffusée le 24 mars sous le titre : « “L’effet pangolin” : la tempête qui vient en Afrique ? » révélait que ; « la crise du Covid-19 peut être le révélateur des limites de capacité des États, incapables de protéger leur population. En Afrique notamment, ce pourrait être “la crise de trop” qui déstabilise durablement, voire qui mette à bas des régimes fragiles (Sahel) ou en bout de course (Afrique centrale) (…) Vu d’Afrique, le Covid-19 se présente sous la forme d’un chronogramme politique qui va amplifier les facteurs de crise des sociétés et des États. »

Une note qui , à l’évidence, n’est pas passée inaperçue du côté d’Abidjan. Notamment auprès de certains éléphants du parti au pouvoir, qui ont opté pour le principe de précaution.


Y.T

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