CEDEAO/MALI : les effets collatéraux déjà dans les pays voisins ; des actions annoncées au Sénégal, au Burkina…

A peine quelques jours après les sanctions de la CEDEAO contre le Mali, que les effets se font déjà ressentir sur les populations de certains pays limitrophes du Mali.

 

Les populations maliennes ne sont visiblement pas les seules à faire les frais des sanctions économiques imposées par la CEDEAO au Mali lors du sommet extraordinaire du 09 janvier dernier à Accra au Ghana.

En effet, de part et d’autre des différentes frontières des différents pays voisins du Mali, les effets collatéraux de ces sanctions ne se sont pas fait attendre. Ainsi, les échanges commerciaux entre le Mali et son voisin Sénégalais en particulier, commencent déjà à être impactés négativement. A ce propos, le prix du kilogramme de viande au Sénégal est en train prendre une courbe ascendante. En outre, de nombreuses marchandises restent bloquées jusqu’à présent.

Au Burkina Faso voisin, des populations en colère projettent de descendre dans les rues pour forcer le Président Roch Marc Christian Kaboré au départ.

En Côte d’Ivoire, des camions maliens et sénégalais chargés de tourteaux et de graines de coton pour Bamako et Dakar sont bloqués à la frontière à Tingréla, une ville du nord ivoirien frontière au Mali, avait constaté Abidjan.net. Et ce, précisément au bureau des douanes ivoiriennes de Nigouni déjà le 12 janvier 2022. Ce sont une quinzaine de camions d’immatriculation du Sénégal KL -9638-Cet KL 95 49-C et ceux du Mali BM 2255 MD… chargés  de tonnes tourteaux et de graines de coton à Korhogo… selon les conducteurs ils sont  en partance pour Bamako au Mali et pour Dakar au Sénégal. Malheureusement, ces mastodontes sont bloqués à la frontière ivoiro malienne après seulement quelques heures de l’entrée en vigueur des sanctions CEDEAO/UEMOA contre le Mali. Cette situation qui semble semer le désordre dans la sous-région ouest-africaine n’inquiète guère la France et ses alliés qui continuent de faire pleuvoir des sanctions contre le Mali. A cet effet, la compagnie aérienne française Air France, a dans une note publiée le 12 janvier 2022, annulé tous ses vols entre Paris et Bamako.

Au regard de cette situation, le mouvement sénégalais Y en marre et d’autres mouvements de la société civile en Afrique de l’ouest projettent de mener des actions de défiance à l’égard de la CEDEAO si celle-ci ne revient pas sur ses sanctions. « Nous n’accepterons pas la fermeture des frontières avec le Mali aujourd’hui, ni demain. Cela ne veut pas dire que nous sommes d’accord avec les 5 ans de transition, que les peuples africains dans l’absolu soutiennent les coups d’Etat. Mais surtout pour les formes de coup d’Etat constitutionnel. L’intérêt de cette conférence de presse aujourd’hui, c’est quoi ? Ce que quand une maison brûle les premiers à accourir, ce sont les voisins les plus proches. Le message, c’est d’apporter notre soutien au peuple malien», a justifié Aliou Sané.

Sur le terrain diplomatique, l’Union européenne a exprimé ce jeudi, son souhait de vouloir continuer sa mission au Mali «Nous voulons rester engagés au Mali, nous voulons rester engagés au Sahel, mais ça ne doit pas se faire à quel n’importe quel prix », a estimé Josep Borell, le chef de la diplomatie européenne. Le chef de la diplomatie européenne rappelle à cet effet, les sanctions déjà prises contre le Mali « mais on a déjà suspendu l’aide budgétaire aux autorités maliennes à partir du moment où on a su que les élections n’allaient pas avoir lieu » ajoute-t-il.

Le Mali, livré à la merci de toutes ces forces coalisées, commence à s’organiser dans un élan de patriotisme pour faire face aux difficultés à venir. A cet effet,  L’entreprise TOGUNA AGRO INDUSTRIE n’a pas lésiné sur les moyens en offrant cinq cents (500) camions remorques pour venir en aide au gouvernement de transition et au peuple du Mali qui sont frappés de plein fouet par les sanctions économiques imposées par la CEDEAO dont la France en est la principale instigatrice.

C’est à l’occasion de la visite qu’a effectuée le ministre malien de l’industrie dans cette entreprise, que son propriétaire a fait cette annonce. Cette initiative est une véritable bouffée d’oxygène pour le peuple malien qui devrait faire les frais de cette croisade impérialiste de la France sous couvert de la CEDEAO.

Il faut signaler donc que l’entreprise n’a pas voulu être en reste à l’élan de patriotisme engendré par les sanctions tout aussi sadiques qu’inhumaines qui ont été prises contre le Mali par une CEDEAO plus aux ordres que celle que l’on croyait au service des peuples de l’Afrique de l’ouest. Par ailleurs, les autorités de la transition malienne a décrété la journée du vendredi 14 janvier, journée de mobilisation populaire pour dénoncer ces sanctions qu’elles d’ « d’illégales et d’illégitimes ».

HG

 

 

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