Après 24 heures de confusion, le Burkina Faso retrouve peu à peu la quiétude. En cause : le colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a renoncé à reconquérir le pouvoir. Mieux, il a démissionné en posant 7 conditions. Ouvrant ainsi le boulevard au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré.
En effet, la France et sa force spéciale au Burkina, aidé par des éléments de la force spéciale d’un pays voisin du Burkina n’ont pas eu l’audace d’affronter le groupe du Capitaine Ibrahim Traoré et le peuple Burkina qui est demeuré toute la nuit du 1er au 02 octobre dans les rues pour apporter son soutien au capitaine et à ses soldats. La France et la force spéciale de son sous-préfet ont abdiqué face à la détermination et à la bravoure du peuple qui a fait corps avec ses jeunes officiers et soldats.
Entrée en action le 1er octobre déjà pour désamorcer la désescalade en point de mire, les faîtières des communautés religieuses et coutumières ont finalement sauvé les meubles. Dans leur déclaration remise à la presse, il ressort que le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba a proposé, aux termes de leur médiation, « sa démission afin d’éviter des affrontements aux conséquences humaines et matérielles graves ». ET ce, tout en « posant sur la table 7 condition :
1 – La poursuite des activités opérationnelles sur le terrain
2 – La garantie de la sécurité et de la non-poursuite des FDS engagés à ses côtés
3- La poursuite du renforcement de la cohésion au sein des FDS
4 – La poursuite de la réconciliation nationale
5 – Le respect des engagements pris avec la CEDEAO
6 – La poursuite de la réforme de l’État
7 – La garantie de sa sécurité et ses droits, ainsi que ceux de ses collaborateurs.
Le Président du MPSR le capitaine Ibrahim Traoré, a accepté ces sept conditions. Les autorités coutumières et religieuses invitent la population au calme, à la retenue et à la prière pour notre chère patrie le Burkina Faso ».
Aux dernières nouvelles le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba est en route pour le Togo du Président Faur Eyadema. Il se susurre de plus en plus que le capitaine Ibrahim Traoré va assurer l’expédition des affaires courantes de l’Etat jusqu’à la prestation de serment du nouveau président désigné par les forces vives de la nation. Certainement que le pouvoir va échoir au Lieutenant Emmanuel Zougrana. Verra qqui vivra/
Une bataille est donc gagnée pour le peuple Burkinabè. S’ouvre désormais celle de la sécurisation du territoire national du Burkina et de la réinstallation sur leur terre géographique d’origine de près de 2 millions de burkinabè refugiés à l’intérieur de leur propre pays. C’est le lieu de souligner qu’au moins 40% du territoire burkinabè est aux mains des terroristes, ou du moins est hors du contrôle de l’Etat Burkinabè. Et ce, malgré la présence, depuis des années, de la force spéciale française au Burkina…Qu’a-t-elle fait pour éviter cette situation ? A-t-elle aujourd’hui encore des raisons d’y demeurer ?
Au demeurant, il faut rappeler que c’est au petit matin du 30 septembre que le capitaine Ibrahim Traoré et ses hommes ont entamé le coup d’état contre leur ancien mentor. 24 heures plus tard, le coup de force des jeunes gens est consommé.
A.Y
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