Au moment où l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, l’Egypte, l’Algérie, l’Argentine, le Mexique, le Nigéria etc. ont déposé leurs lettres d’adhésion au BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), l’ancienne présidente du Brésil Dilma Rousseff, a été élue à l’unanimité à la tête de la Nouvelle banque de développement (NBD), institution financière adossée au groupe des Brics et basée à Shanghai.
L’ancienne présidente du Brésil (2011-2016) Dilma Rousseff a pris ses fonctions le 27 mars en tant que présidente de la Nouvelle banque de développement (NBD) des BRICS dont le siège se trouve à Shanghai, en Chine. «Madame Dilma Rousseff, la présidente nouvellement élue de la NBD, a commencé sa première journée dans les bureaux, au siège de la NBD à Shanghai, en Chine», a ainsi tweeté la banque.
Le Conseil des gouverneurs de la Nouvelle banque de développement a élu à sa tête à l’unanimité et avec effet immédiat cette proche de Lula. Une charge qu’elle devrait assumer jusqu’en juillet 2025. Avant elle, Marcos Troyjo, Brésilien également, était en charge de la présidence de la banque des Brics, dans le cadre du mandat de l’ancien dirigeant Jair Bolsonaro. La NBD a été créée en 2014 avec pour objectif de financer des projets d’infrastructures et de développement durable dans les pays qui composent le groupe et d’autres économies émergentes. En 2021 la NBD a admis le Bangladesh, l’Egypte, les Emirats arabes unis et l’Uruguay en tant que nouveaux pays membres, bien qu’ils ne détiennent pas autant d’actions de la banque que les pays des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud). Dans une certaine mesure, la NBD est en concurrence avec la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement (BID) puisque c’est devenu une source de prêts, de financement et d’assistance technique pour les projets des membres du bloc économique et d’autres pays en développement. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva doit se rendre prochainement en Chine pour une visite d’Etat à la tête d’une importante délégation de ministres et de chefs d’entreprise, ainsi qu’avec un plan de paix pour l’Ukraine. Son voyage, initialement prévu le 26 mars, a dû être reporté en raison d’une pneumonie qu’il a contractée. Son programme prévoyait notamment une visite à Shanghai, capitale économique de la Chine, au moment où son ex-dauphine prenait ses fonctions à la NBD. La cérémonie d’investiture de Dilma Rousseff à la tête de la banque a d’ailleurs été reportée dans l’attente de cette visite de Lula, rapporte le média Poder360.
L’acronyme BRIC, qui signifiait initialement Brésil, Russie, Inde et Chine, a été inventé par Jim O’Neill en 2001, alors qu’il était économiste en chef de la banque d’investissement multinationale Goldman Sachs. À l’époque, les quatre pays avaient des taux de croissance économique élevés et le label BRICS représentait l’optimisme économique quant à l’avenir de ces nations. Les opposants au label ont déclaré que les pays étaient trop divers pour être regroupés de cette manière et qu’il ne s’agissait en réalité que d’un stratagème marketing de Goldman Sachs.
Mais ce qui a peut-être commencé comme un stratagème de marketing pour encourager les investisseurs est devenu une plate-forme de coopération intergouvernementale similaire au G7. En 2009, les quatre nations se sont rencontrées pour leur premier sommet à Ekaterinbourg en Russie. En 2010, l’Afrique du Sud a été invitée à rejoindre le groupe, ajoutant le « S » aux BRICS.
Remettre en question le modèle de la Banque mondiale
En 2014, avec 50 milliards de dollars (environ 46 milliards d’euros) de capitaux d’amorçage, les pays BRICS ont lancé la Nouvelle Banque de développement comme alternative à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international. En outre, ils ont créé un mécanisme de liquidité appelé le Contingent Reserve Arrangement pour soutenir les membres aux prises avec des paiements.
Ces offres n’étaient pas seulement attrayantes pour les pays BRICS eux-mêmes, mais aussi pour de nombreuses autres économies en développement et émergentes qui avaient eu des expériences douloureuses avec les programmes d’ajustement structurel et les mesures d’austérité du FMI. C’est pourquoi de nombreux pays ont déclaré qu’ils pourraient être intéressés à rejoindre le groupe BRICS.
La banque BRICS est ouverte aux nouveaux membres. En 2021, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Uruguay et le Bangladesh ont pris des parts. Cependant, ceux-ci étaient bien inférieurs aux investissements respectifs de 10 milliards de dollars réalisés par les membres fondateurs de la banque.
Prêt à se développer
Le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Naledi Pandor, a déclaré que l’intérêt mondial pour le groupe BRICS était “énorme”. Début mars, elle a déclaré aux intervieweurs de la télévision qu’elle avait 12 lettres de pays intéressés sur son bureau.
“L’Arabie saoudite en est un”, a-t-elle déclaré. « Émirats arabes unis, Égypte, Algérie et Argentine », ainsi que le Mexique et le Nigéria. « Une fois que nous aurons défini les critères [pour les prêts], nous prendrons alors la décision », a-t-elle déclaré, notant que le sujet serait inscrit à l’ordre du jour du prochain sommet d’août en Afrique du Sud.
Les développements économiques les plus récents dans les États membres du BRICS ont peu à voir avec les mythes initiaux sur lesquels le groupe a été fondé. Sur les cinq membres, seule la Chine a connu une croissance soutenue et étendue depuis lors.
Alors que le produit intérieur brut de la Chine est passé de 6 000 milliards de dollars en 2010 à près de 18 000 milliards de dollars en 2021, les économies du Brésil, de l’Afrique du Sud et de la Russie ont stagné. Le PIB de l’Inde est passé de 1 700 milliards de dollars à 3 100 milliards de dollars, mais a été dépassé par la croissance de la Chine.
A.Y (Source RT)
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