« L’environnement économique national a été marqué en 2022 par une accentuation des pressions inflationnistes, induite par les conséquences de la guerre en Ukraine et la résurgence de la Covid-19. Cette inflation a été également alimentée par l’insécurité persistante dans les pays du Sahel, principaux fournisseurs de la Côte d’Ivoire en bétail », tel est le préalable établi par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour décliner la situation économique et financière de la Côte d’Ivoire.
Introduction
A l’instar du reste du monde, l’environnement économique national a été marqué en 2022 par une accentuation des pressions inflationnistes, induite par les conséquences de la guerre en Ukraine et la résurgence de la Covid-19. Cette inflation a été également alimentée par l’insécurité persistante dans les pays du Sahel, principaux fournisseurs de la Côte d’Ivoire en bétail, ainsi que par l’insuffisance de l’offre locale de certains produits vivriers du fait des dérèglements climatiques, du déficit de main d’œuvre agricole et de l’attaque d’exploitations agricoles vivrières par les insectes ravageurs « Jassides ».
- SECTEUR REEL
Le secteur primaire (+5,1%, contre +2,3% en 2021) enregistrerait une bonne tenue aussi bien de l’agriculture d’exportation que de l’agricultue vivrière Agriculture d’exportation : ● Cacao (+5,8%) ; ● Anacarde (+6,1%) ; ● Caoutchouc (+21,1%). Agriculture vivrière : ● tubercules et bananes plantains (+4,8%) ; ● Céréales (+3,5%) ; ● Arachides non décortiquées (+4,1%).
Le secteur secondaire progresserait de 11,8%, après la hausse de 4,7% en 2021. Cette embellie serait en lien avec le dynamisme de l’ensemble de ses composantes. Le secteur tertiaire ressortirait en augmentation de 6,0%, contre sa progression de 11,5% en 2021.
Evolution des prix : L’inflation a progressé en moyenne annuelle de 5,2% en 2022, au-delà du seuil communautaire de l’UEMOA de 3%. En 2021, le taux d’inflation a été de 4,2%. L’inflation en Côte d’Ivoire s’explique aussi bien par le renchérissement des produits locaux (+5,5%), que par celui des produits importés (+4,1%)
- FINANCES PUBLIQUES ET DETTE (A FIN SEPTEMBRE 2022)
A fin septembre 2022, la situation des finances publiques a été marquée par : ● une hausse du niveau de recouvrement des recettes et dons ; ● une maîtrise de l’exécution des dépenses totales et prêts nets par rapport à fin septembre 2021; ● un solde budgétaire déficitaire de 1.001,4 milliards sur la période, après un déficit de 757,3 milliards l’année précédente. Ce déficit a été financé par le recours aux marchés monétaire et financier d’un montant de 2.311,2 milliards, contre 2.071,9 milliards à la période correspondante en 2021.
A fin septembre 2022, le service de la dette publique exécuté ressort à 2.150,8 milliards consécutivement à 1.324,8 milliards à la période correspondante en 2021. Ce service comprend 1.275,5 milliards de dette intérieure et 875,3 milliards de dette extérieure, après respectivement 808,4 milliards et 516,4 milliards en 2021. L’encours de la dette publique à fin septembre 2022 représente 52,9% du PIB. Ce taux s’est situé à51,6% du PIB à la période correspondante en 2021.
- COMMERCE EXTERIEUR
Les échanges extérieurs de marchandises enregistrerait une hausse en valeur : ● des exportations de 19,3% ; ● des importations de 38,7%. Ainsi, il ressortirait un solde commercial excédentaire de 704,6 milliards, plus faible que celui de 2021 (1.693,2 milliards).
Structure des exportations, à fin décembre 2022 : ● produits primaires (41,3%) ; ● produits transformés (40,6%) ; ● produits miniers (18,1%).
Structure des importations, à fin décembre 2022 : ● biens de consommation (49,7%) ; ● biens intermédiaires (31,2%) ; ● biens d’équipement (19,1%).
A fin décembre 2022, la répartition géographique des exportations se présente ainsi : ● Union Européenne, 27,7% des ventes ; ● CEDEAO, 22,9% ; ● Asie, 20,2% ; ● Europe hors UE, 12,5% ; ● Amérique, 8,4%
La répartition géographique des importations à fin décembre 2022 est la suivante : ● Asie, 32,4% des dépenses ; ● UE, 23,0% ; ● CEDEAO, 17,5% ; ● Amérique, 10,5% ; ● Europe hors UE, 2,9%.
- SITUATION MONETAIRE
A fin décembre 2022, la masse monétaire affiche un niveau de 16.878,6 milliards en hausse de 1.391,2 milliards (9,0%) par rapport à son niveau de décembre 2021. Les créances sur l’économie se sont consolidées de 667,3 milliards à fin décembre 2022 (+7,3%) par rapport à leur niveau de fin décembre 2021, tandis que les créances nettes sur l’Administration Centrale (y compris les concours du FMI) ont augmenté de 1.280,0 milliards (+27,7%) sur la période.
Le recul des avoirs extérieurs nets de 7,6% est en lien avec la hausse mondiale des prix et l’alourdissement de la facture des importations.
Conclusion
En dépit de l’environnement international morose, en lien notamment avec les tensions inflationnistes et le durcissement des conditions de financement, l’économie ivoirienne a enregistré une évolution globalement favorable en 2022. Le taux de croissance s’afficherait à 6,7%. L’activité économique qui connaît une progression des secteurs primaire, secondaire et tertiaire a, également, tiré avantage de l’accélération de la mise en oeuvre des investissements prévus dans le PND 2021-2025. Cependant, sous l’effet d’un renchérissement des importations largement supérieur à celui des exportations, l’excédent commercial s’est contracté
Les différentes mesures prises par le Gouvernement ont permis de contenir l’impact du taux d’inflation resté au-dessus de la norme de l’UEMOA sur le pourvoir d’achat des ménages. Le financement bancaire de l’économie s’est accru. Le dynamisme de l’activité économique devrait se poursuivre en 2023.
BCEAO
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